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Fayard, 2003 - 167 pages
Juillet 2003, à Vilnius en Lituanie, la comédienne Marie Trintignant tient le rôle phare du téléfilm retraçant la vie de Colette et réalisé par sa mère, Nadine. A la suite d'une violente dispute avec son compagnon elle est hospitalisée et décède deux jours plus tard. Un poignant hommage d'une mère à sa fille.
01 octobre 2003
"Ma fille chérie, que nous est-il arrivé ?
Je n’ai pas vu.
Pas compris la menace qui pesait sur toi.
Tu hantes mes nuits. […]
Tu me manques de plus en plus, Marie, ma fifille chérie. Je te vois partout. […]
Il faut que j’apprenne à ne plus attendre ta venue. Pas facile. Dès que je relâche mon attention, inconsciemment, je guette la porte qui s’ouvre sur toi, ou la sonnerie du téléphone, et ta voix à l’autre bout du fil. Et puis je reviens à la réalité et je retiens le flot de larmes qui monte du plus profond de moi. Je ne suis pas folle. Je sais que tu ne peux plus apparaître comme avant, heureuse, faisant mille choses à la fois, ou bien dormeuse – tu te couchais auprès de moi quand tu me trouvais encore au lit. Comme nous aimions ces moments faits de douceur et de rires !
Tu n’es plus là.
C’est fini.
Comment je faisais, avant ta naissance ?
[…]
Ma maman, mon miracle
La chance de ma vie
Ma force et mon nid de plume [sic]
Ma grande beauté généreuse
Toi, tu es beni [sic] entre toute [sic] les femmes.
Ma mère Theresa en Armani
Avec des yeux aussi boulversant [sic]
que ceux d’un enfant gronder [sic]
Ma petite mère poule bravant
Une armée, pour défendre ses petits
Ma petite mère, ma grandemaman
L’armée Alain, Vincent,Samuel,Roman,
Paul, Leon, Jules et Marie votre serviteur
Sommes là pour te proteger [sic]
Toi notre miracle à Nous.
Ta chaire [sic], Ton sang
[…]
Tu me manques.
Ma fille me manque.
Ma magnifique comédienne aussi.
Un film sans toi… ?
Est-ce possible ? Envisageable ?
Aux journalistes qui me demandaient « pourquoi ce film ? », parfois je répondais en riant : « Pour voir mes deux enfant neuf heures par jour, et que ce soit normal. » Je parlais aussi du bonheur de partager la création avec ses enfants, comme les familles de musiciens, de cordonniers autrefois. Tendre son outil de travail à sa fille, à son fils, leur enseigner comment s’en servir, et les voir vous dépasser… ".
Résumé :
Je t'aime, ma fille chérie. Je t'aime à jamais.
Peut-être parviendrai-je un jour à ne plus être obsédée par les horribles images de la fin de ta vie.
J'arriverai à penser à toi avec douceur, et à te sourire. Peut-être. Je ne suis sûre de rien.
Nadine Trintignant.
Une lettre d'amour... un cri du coeur d'une mère à sa fille chérie.
J'ai eu envie de relire ce livre que j'avais lu il y a déjà plusieurs années.
C'est un déchirement de lire ces mots ( ces maux ) que rien ne saurait adoucir.
Je n'oublierai jamais qu'il y a 13 ans, je me trouvais au Festival d'Avignon lorsque ce terrible drame est arrivé et que je jouai "Comédie sur un quai de gare" de Samuel Benchétrit que Marie Trintignant avait joué tant d'années avec son père Jean-Louis.
Nous avons tous été choqué d'apprendre l'horreur qui s'était abattu sur Marie... et lorsque je suis rentrée à Paris j'ai pu me rendre aux obsèques au cimetière du Père Lachaise pour lui rendre un dernier hommage et entendre les mots terribles de son père se briser sur sa tombe :
"Ne pleure pas celle que tu as perdue, réjouis-toi de l'avoir connue".
Au delà de la douleur immense d'une mère, d'un père qui ont perdu leur enfant, il y a des enfants qui ont perdu une maman et qui ont du grandir sans elle... et chaque jour en France, une femme meure sous les coups de son compagnon.
Ce livre nous rappel à quel point la vie est fragile... à quel point il faut être attentif aux signes de maltraitance...et surtout, que le drame qui s'est abattu sur Marie Trintignant n'était pas un drame de l'amour... mais juste de la haine, de la domination d'un homme sur une femme qui lui échappait.
C'était juste un meurtre.